El Nido et San Fernando

El Nido

Poursuite de notre découverte de l’île de Palawan. Direction El Nido, le village le plus touristique de l’île. Et en effet, la majorité des touristes de l’île se sont parqués ici. Le village n’est pas beau, un assemblage de maison en tôles, de restau accrochés les uns aux autres, de bâtiments en construction et des petits chemins envahis de touristes et de tuktuk. C’est dommage car si on oublie l’urbanisation folle, le lieu est magnifique. Une baie entourée de petites montagnes karstiques. El Nido devait être un beau village avant que le tourisme explose. A présent, ce sont sont des dizaines de bateaux qui partent tous les jours pour réaliser les mêmes circuits et qui déversent des centaines de touristes dans des tous petits lagons ou des « secret beach » qui n’ont plus rien de secret.

On arrive donc à El Nido en début d’après-midi sans n’avoir rien réservé et on tombe dans le piège des lieux où les touristes bookent toutes leurs vacances plusieurs mois à l’avance. On a beaucoup de mal à trouver un logement décent à prix raisonnable. Après trois heures de recherche on finit par prendre un bungalow en ville, on s’en sort pas trop mal.

Sur la route de Palawan on nous avait vanté les eaux d’El Nido et un tour en bateau, le tour “A”, à faire « absolument ». On réserve pour le lendemain et on va faire le pire tour en bateau de notre voyage. Comme je l’expliquais plus haut on passe par de jolis spots, des laguns, des plages de sable blanc mais tellement surpeuplés qu’il était impossible d’en profiter.

Coron-coron, un coin un peu plus tranquille d’El Nido

La communauté française à El Nido

Une grosse communauté française s’est installée ici. 125 français y habitent à l’année, sur un village qui doit compter quelques milliers de Philippins. La majorité sont arrivés il y a 3 ou 4 ans, ont flairé le bon plan et ont monté des business (restau, hôtel, boutiques, centres de plongée…). Ils ont tous entre 28 et 35 ans. Tom avait un contact (ami d’ami) à El Nido. Nous nous sommes rendus dans son bar en arrivant. De fil en aiguille et en 10 jours passés dans le coin on a finit par connaître une bonne partie du groupe et Tom a eu vent des ragots du moment. Ils ont tous des parts dans les business des autres, finissent par se marier entre-eux et à amener de la famille dans leur cercle, ce qui créé une micro-société qui semble parfois un peu s’asphyxier. El Nido est un tout petit village et tout finit par se savoir très vite ici … Ambiance. Mais pour nous, qui ne sommes venus que quelques jours, c’était toujours très sympa de les rencontrer et de discuter avec eux.

Sur la route du Nord

Un peu dépités de notre expérience à El Nido on décide d’explorer les villages aux alentours, un peu plus au nord. On nous dit qu’il y a des balades sympas à faire en scoot et on peu potentiellement loger dans deux villages. Le contact de Thomas nous indique une guesthouse dans le premier village. On prend nos sacs et on part à l’aventure. Pour s’y rendre il faut prendre les fameuses Jeepney, le bus local.

D’anciennes Jeep américaines reconverties à la mode Philippines, c’est à dire “à l’arrache”.

On ne sait pas bien à quelle heure le bus part, la veille on nous dit vers 10h. Pour assurer on se pointe à la bus station à 9h. Là on apprend que ce sera plutôt un départ vers 10h30. On part finalement à 11h. Le bus s’arrête tous les 300 mètres pour charger et décharger. On mettra deux heures pour parcourir 30 km… Tom est bougon, il en a marre des transports locaux et on ne sait pas vraiment où on va atterrir.

San Fernando

La Casa Felicidad

On descend au village de San Fernando et on va à la guesthouse recommandée. Elle est tenue par un français, le frère d’un des cinq proprios (dont le copain de Tom). C’est simple mais propre, au bord de la plage et il n’y a quasiment personne. Banco !! On reste ici !!!

Notre petit bungalow en bamboo et feuille de palmier au bord de la mer

Espace lecture avec vue sur mer

A la base on pensait faire le tour des villages du nord quelques jours puis poursuivre sur une autre île des Philippines mais il nous reste seulement 10 jours avant de terminer le voyage et on est plutôt bien ici ! Pourquoi quitter un lieu idéal pour retomber dans l’inconnu. C’est le plan parfait pour terminer très tranquillement notre périple.

Les journées passent vite. Programme classique : on se lève, petit-dej-news internet, on va bouquiner, on mange au village, on re-bouquine, à 5 heures c’est le bain, entraînement physique avec jeu de raquettes de plage, puis à 18 heures apéro, repas à la guesthouse et discussions cosmiques et philosophiques tous ensemble autour de la grande table. Les gens qui viennent ici sont souvent des voyageurs et cherchent de la tranquillité. Il y a aussi beaucoup de français, souvent les copains ou contacts d’El Nido. On ne pouvait pas espérer un meilleur endroit pour terminer. On a pu prendre le temps de réfléchir au voyage et au retour, de partager nos sensations, nos idées, nos envies avec les autres expat’ ou voyageurs. Parfait.

Dernière soirée à la Casa Felicidad. 

Dans le sens des aiguilles d’un montre et en démarrant en haut à droite : Maurine (la copine d’un des proprio- elle vit à El Nido), Camille (le gérant de la guesthouse depuis quelques mois, petit-frère d’un autre des proprios – son frère est en couple avec la sœur du copain de Maurine …), Samir (le nouveau gérant de la guesthouse pour quelques mois, il a fait fortune en Belgique et a tout quitté pour recommencer ici), Peter et sa femme (des Américains iconoclastes qui vivent à Singapour), le chat enrhumé amoureux de Tom, Tom, le père de Maurine, la belle-mère de Maurine (qui fume des clopes roulées et quelques joints à l’occasion, éprise de liberté et bienveillante).

Petit-dèj

San Fernando

C’est un tout petit village qui reflète bien la vie des Philippins. Leur environnement de vie est toujours très basique, voir parfois entretenu avec une certaine nonchalance, mais reste propre et joli. C’est un jardin d’Eden. Les gens ici n’ont pas beaucoup d’efforts à faire pour survivre : ils n’ont qu’à lancer un fil pour attraper du poisson, lever la main pour manger une noix de coco ou des fruits et planter un peu de riz pour vivre. Leurs maisons sont faites en matières locales, bamboo et palmier. De ce fait, ils profitent de ce que la nature leur offre sans chercher à améliorer leur condition. C’est une philosophie de vie. Ils restent en mode survie : ils sont souvent assez maigres, meurent jeunes, et vivent avec le strict minium, mais ils chillent beaucoup, s’amusent, vivent en famille et ont l’air plutôt heureux. Ils bossent quand ils ont besoin d’argent sinon restent cher eux (sans prévenir leur chef). Ils ne sont pas envieux de notre étalage de richesses. C’est un exemple de culture à l’opposée de la notre où il faut toujours chercher la croissance, la performance et le développement.

Sortie en bateau à Sybaltan et chutes d’eau

Bon, on n’a pas fait que chiller pendant ces 10 jours. On a aussi participé à quelques activités ! La sortie en bateau reste l’une des occupations principales ici. Cette fois-ci on sort dans les environs de San Fernando et heureusement avec beaucoup moins de mondes. Débarquement sur des îles de carte postale : cocotiers, sable blanc, mer transparente et Nik-nik (!) des mouches des sables qui piquent. Ces petites bestioles peuvent instantanément transformer votre paradis en enfer. Le Nik-Nik fait partie des tops sujets de conversation.

Une de ses blagues préférées

On a aussi fait une petite balade dans la jungle pour se rendre à une chute d’eau. La chute était nul mais la balade et la rencontre avec notre guide était sympa.

Le baptême de plongée

Pour terminer le séjour nous avons fait un baptême de plongée. Ça aurait été un peu dommage de venir aux Philippines, réputées mondialement pour la plongée, sans essayer. On est retournés une journée à El Nido et ce fut une super expérience. Trois plongées d’une heure chacune et jusqu’à 12 mètres de profondeur. C’est une sensation vraiment unique de flotter dans l’eau et d’écouter le brouhaha de la mer. Il paraît qu’il y avait beaucoup de poissons lors de notre sortie. C’est difficile pour une première de s’en rendre compte car on passe beaucoup plus de temps à essayer de se stabiliser et à respirer normalement qu’à observer la faune.

Je ne me bouche pas le nez, je tiens mon masque …

La faune aux philippines n’est pas toujours très accueillante. Outre les habituels moustiques, nik-nik et fourmis rouges agressives, je suis passée à côté d’un des serpents les plus venimeux du monde en snorkling, un scolopendre a couru sur mon bras, une araignée venimeuse s’est baladée le long du bungalow, j’ai posé le pied à côté d’une raie. Heureusement personne n’a eu l’idée de me piquer …

Et voilà … Première étape du retour jeudi. Nous avons pris un vol pour Manille. Il nous reste deux jours et on décolle dimanche pour Paris.

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